Quelques images de jeunes dansant et chantant à Dhaka !
Quelques images de jeunes dansant et chantant à Dhaka !
L'aventure bangladaise est terminée ; nous avons quitté le pays en août 2013. Nous remercions les Bangladais pour leur gentillesse et leur accueil !
Où a-t-il acheté son équipement de plongée ?
a) Au Decathlon de la zone commerciale de Montesson
b) A la coopérative maritime de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
c) Au rayon arrosage de Mr. Bricolage
d) Dans un magasin de klaxons du Vieux Dhaka
e) A la quincaillerie centrale de Chandpur
Un intrus s'est glissé sur le nouveau pont (flyover) de Gulshan 1.
Saurez-vous le retrouver ?
IJTEMA est la seconde plus grande manifestation musulmane après le grand pèlerinage à la Mecque (Hadj) en Arabie Saoudite. Des fidèles du monde entier viennent au Bangladesh pour cette occasion.
Des millions de musulmans se réunissent à Tongui, près de Dhaka.
Il est très difficile de circuler à Dhaka ces jours-ci ; nous avons eu la chance de passer à côté d'un train bondé qui attendait tranquillement d'être photographié.
Que font-ils ?
Quand Marion m’a annoncé qu’ils partaient vivre au Bangladesh, j’avoue avoir été un peu paniquée mais je me suis vite rassurée : même si les religions, l’organisation sociale, les couleurs de peau sont différentes d’un bout à l’autre du monde, le cœur des hommes est partout le même.
Je suis allée une fois en Inde et je savais qu’il y a davantage de pauvreté au Bangladesh. Il est très inconfortable de ressentir une certaine culpabilité. Certes, on n’est pas responsable mais une petite voix dit qu’on pourrait peut-être… Mais comment faire ?
Je ne me suis donc pas précipitée pour leur rendre visite, mais j’étais curieuse de voir comment ils vivaient, comment ils avaient apprivoisé Dacca, organisé leur vie. Et puis il y avait le confort : Marion gérait tout. Là-bas, l’organisation n’est pas aisée pour le voyageur, même aguerri. Il y a peu d’agences de tourisme et encore faut-il être vigilant.
Il faut payer pour entrer dans l’aéroport. Les gens (des mendiants ?) restent donc dehors. Comme il y a peu d’étrangers, ils sont venus en groupe me dévisager jusque sous le nez, tout tranquillement. C’est ainsi qu’a commencé ma (brève) vie de star.
Pour circuler dans Dacca, rien de plus simple : il faut avoir une main sur le volant, l’autre sur le klaxon. Il est nécessaire d’être le plus gros possible pour s’insérer coûte que coûte dans des espaces réduits afin de s’y faire une place. Ici et là, un pauvre policier muni d’un simple bâton en bois essaie de réguler le flot.
Etant les plus vulnérables, les conducteurs de rickshaws pédalent tout en bas de l’échelle sur la chaussée pleine de trous. L’auteur indien Aravind Adiga les décrits ainsi dans son livre Le tigre blanc (The White Tiger, 2008) « Vous verrez ces hommes, minces comme des baguettes, penchés sur le guidon de leur bicyclette, pédalant pour tirer un chariot qui croule sous une pyramide de chair bourgeoise : un gros type avec sa grosse épouse et leurs gros sacs de shopping ». Là, je pense à nos champions cyclistes nourris comme des coqs de combat pour toucher un gros chèque. Le conducteur de rickshaw est heureux le soir s’il peut nourrir sa famille.
Pour me mettre dans le bain, Marion et Jérôme m’ont emmenée à New Market.
Ce marché s’est installé dans des immeubles délabrés, des ruines d’après-guerre. Sur certains toits, une forêt de piquets de fer hérissés attend la fin incertaine des travaux. Positivons : ce sont autant de paratonnerres, les orages sont fréquents.
A tous les étages, chaque recoin, chaque balcon dévoile un commerce : au rez-de-chaussée fruits et légumes, en haut les textiles, confection de vêtements, saris, étals où l’on tamponne de peinture des tissus.
En dépit du barrage de la langue, les échanges se font très vite et sont très vite nombreux. D’abord, je perçois comme un appel insistant dans le regard. Je sors mon appareil photo, reçois un sourire lumineux. Je braque l’appareil, l’homme se redresse tandis que les autres l’envient. Au moment où je clique, le visage se fige, sérieux. Quand je montre la photo, c’est un délire de joie. Aussi, je n’arrête pas de cliquer partout… Mais comment photographier les quinze millions d’habitants de Dacca ?
Le lendemain, je vais au Musée National de la Libération pour en apprendre un peu sur l’histoire du pays. Durant le trajet, je vois des sortes de HLM grisâtres avec de toutes petites fenêtres. Ce sont les usines textiles d’où sortent nos vêtements. Le salaire est de 3000 takas par mois (30€) pour 72h par semaine dans certaines usines.
Srimongol
Russell, le guide génial de Marion, nous attend sur le quai de la gare avec des couronnes de jasmin, nous emmène dans notre éco-cottage à la campagne, complètement écolo : bungalow en bambou, chambre équipée de grandes moustiquaires, eau chaude au seau, terrasse avec vue sur un lac.
En nous promenant dans les plantations de thé (les feuilles ont été coupées),
Marion retrouve des copines de l’an dernier.
Visite dans le village des Manipuri, hindouistes. Les femmes sont charmantes. Leur activité principale est le tissage. Elles nous emmènent vers les coupeurs de canne qui nous en offrent un morceau mais je m’y casse les dents.
Le lendemain, longue route, environ 6h, direction Sylhet.
Beaucoup de briqueteries sur la route. Tout se fait à la main. Il y a tant de main-d’œuvre, pourquoi utiliser des machines ?
Nous continuons jusqu’à la frontière de l’Etat de Meghalaya, en Inde.
Et nous arrivons à Jaflong.
Après avoir traversé un bourg poussiéreux, encombré de gros camions, nous roulons sur une piste jusqu’à la rivière : paysage de western.
Des familles entières travaillent dans le lit de la rivière. Les hommes sont dans l’eau jusqu’aux cuisses pour tailler la roche, extraire les cailloux, les laver. Les femmes et les enfants les remontent sur la rive dans des paniers. Leurs habitations sont constituées des matériaux trouvés sur place et recouvertes par des sacs de ciment.
Comme il s’agit d’un travail saisonnier plus on travaille, plus l’on gagne. Russel nous explique qu’ils partent travailler ailleurs pendant la mousson.
Le lendemain, visite du parc naturel de Lawachara. Nous visitons un village « assez riche ». La communauté est composée d’un mélange d’ethnies et de religions. Au passage, nous nous arrêtons à une fête hindoue.
Un autel devant lequel des gens enduits de suie se prosternent pour être lavés de leurs péchés.
Notre arrivée crée une attraction. On nous photographie.
Si vous voulez jouer les stars, être examiné jusque sous le nez, photographié, venez au Bangladesh ! Petit inconvénient quand même : la frustration au retour ou bien quand la population est captivée par une série-télé.
Lac aux oiseaux (Baikka Beel). Panorama magnifique vers un Parc national où la pêche est interdite. Sur le promontoire, le vieux gardien surveille avec une longue vue de grande portée. Apercevant des maraudeurs, il s’excite, sa voix de stentor porte loin, alors un homme monte dans sa barque et pagaie mollement vers le virage. Les voleurs prennent tout leur temps.
De retour à Dacca, nous partons un matin pour la vieille ville. Le chauffeur nous informe que, vu la circulation, le trajet prendra 3 heures. Le temps manque car nous devons prendre l’avion le soir.
Marion et moi avons une solution de rechange : Aarong ! Moi qui ne suis pas consommatrice, j’adore Aarong et les boutiques où sont vendus les saris, les châles en coton, les sacs brodés, en jute fabriqués au Bangladesh.
Puis très en forme, nous prenons l’avion pour Khulna. En route pour une croisière vers le Golfe du Bengale qui durera trois jours.
Nous survolons le pays et le nuage de pollution. A l’aéroport de Khulna, on récupère son bagage sur un chariot juste avant la sortie. Pas d’attente, pratique.
Il fait nuit. Nous traversons des villages très animés, construits en bois, en tôle. Pas d’éclairage sur la route ni sur certains véhicules, pas de trottoirs. Les rickshaws pédalent dans l’obscurité.
Nous dormons sur le bateau.
Le lendemain matin le débarcadère est grouillant d’animation. Les barques bondées de gens traversent la baie pour aller travailler.
Nous sommes 11 passagers dont 8 français. Il y a là Olivier (son blog), un ami de Nicolas qui profite de son tour du monde pour faire une halte au Bangladesh.
Nous descendons vers la mangrove, sous la brume, peu de couleurs. Nous longeons des briquèteries, des villages en branches, en tôle, en bois.
Nous saluons du bras les ouvriers, les enfants, et récoltons des saluts, des sourires. « Vivre ici et maintenant » est la règle à tel point que je me demande pourquoi nous nous questionnons sur notre lendemain.
Les villages sont de moins en moins nombreux et nous voilà dans la mangrove, aucun autre bruit que celui du moteur du bateau, un vrai bonheur après Dacca. Il fait trop chaud pour rester au soleil, rien à faire que manger, lire, se prélasser. Parfois, on examine le rivage, cherchant du regard un oiseau et qui sait… Un tigre !
Nous marchons le lendemain matin avec un garde armé jusqu’à la mer : le Golfe du Bengale ! Sans croiser un tigre.
La plage est noire, boueuse, les arbres sont cassés par la mer qui les enveloppe lors du passage de cyclones.
Un grand groupe de touristes Bangladais s’approche, se jette sur nous portable au poing pour attaque-à-la-photo.
Nous faisons des balades, dont une en barque avec parapluies, croisons un oiseau de temps en temps, nous discutons, et mangeons incroyablement bien sur le bateau : petit déjeuner, lunch, repas du midi, goûter, repas du soir.
Au retour du troisième jour, nous croisons beaucoup de bateaux chargés de feuilles de palmes et habités par des « hommes des bois » qui nous saluent, nous sourient toujours au passage. Le guide local nous explique qu’ils achètent des concessions de deux mois sur la mangrove.
Retour à Dacca. En 3 semaines, la température a monté de plusieurs degrés et je vais retrouver la fraîcheur en France.
En faisant défiler mes photos, je constate que je n’ai jamais vu un peuple aussi pauvre, jamais reçu autant de sourires complètement désintéressés, rencontré autant de regards chaleureux.
C’est vraiment ça, le voyage. Se retrouver dans l’autre que l’on croyait si loin.
Il y avait sur le bateau de croisière un groupe de trois personnes venues de Bretagne, de retour des Bandarbans où leur association AJHA (http://www.chakma.org/) monte un grand projet éducatif dans une ethnie coincée entre la Birmanie et le Bangladesh (les Chakma).
J’ai tant vu d’enfants là-bas, des petites crevettes portant des poids sur la tête penchés sur la machine à coudre, déjà fiers de leur savoir-faire, que j’ai décidé de rejoindre cette association et d’en parrainer un, pour essayer de leur donner une chance. Ce n’est pas avec des grands coups de gueule qu’on changera le monde.
Un grand merci à Marion et Jérôme de m’avoir permis de connaître ce pays qui m’a fait beaucoup réfléchir, m’a appris à voir autrement.
Et aussi, mention spéciale à Marion pour l’organisation de mon séjour, absolument nickel car là-bas, rien n’est évident !
Maintenant une devinette : quel est le prix du péage pour aller en Inde ?
Rien ne vous étonne ?
D'autres photos de notre beau voyage dans cet album ou dans la page A deux pas d'ici.
Ça fait longtemps qu'on n'a pas posé de questions, alors
Qu'est-ce que c'est ?